On dit que si nous nous perdons dans un désert et essayons de nous déplacer en ligne droite, nous aurons tendance à tourner en rond dans le sens inverse des aiguilles d’une montre car notre jambe droite est plus développée. Quelque chose de similaire pourrait se produire avec l’écoute au quotidien. Dans le désert, nous pourrions élargir notre perception et rechercher certains signes : une marque dans le sol, une pierre, un buisson particulier. S'il n'y a rien, nous pouvons essayer de percevoir d'où vient le vent, ce qui se passe avec le soleil, écouter si quelque chose sonne au loin, laisser des traces sur le chemin parcouru, comme cela arrive dans tant de contes populaires. Entrez dans le contexte. Pour éviter de se retourner sur soi, dans le désert de l'écoute, on peut aussi suivre quelques traces de pas ; Ces marques peuvent être de nouvelles œuvres, des sujets qui génèrent une constellation ou un territoire imaginaire. Des indices qui ne servent pas à marquer un seul sens mais à le démonter. Une carte apparaît, une cartographie : une carte de navigation sonore. Les sujets, ou les œuvres, ne sont pas similaires ou différents les uns des autres, mais plutôt l'environnement et l'écoute des visiteurs créent des similitudes et des différences. Des forces et des processus qui s’opposent et se complètent. Qu'est-ce que la musique aujourd'hui ? Nous ne le savons pas, mais rien de mieux que de se perdre à nouveau.

Julián Galay (Buenos Aires, 1988) est un compositeur qui travaille le son, les images en mouvement et le langage à travers l'installation, le montage, la performance et le cinéma expérimental. Il explore souvent ce qui se cache derrière les espaces architecturaux et les institutions à travers des journaux personnels, des rêves et des archives. Vit à Berlin.

Livre (13 x 21 cm)
Pages : 176